Kurt n'était pas du matin. Et là, pour sa première journée de cours, il avait fallut qu'il se lève, et tôt en plus. Il était 8h, et Kurt Breedon était de mauvais poils. En fait, il avait pas mal picolé hier soir, et un semblant de gueule de bois se faisait ressentir. Ca commençait bien. Il s'était couché à quelle heure, hier soir ? Enfin, ce matin. 5h. Il avait donc eu à peine 3h de sommeil. Il pourrait de toute façon aller se recoucher pendant le temps du midi, et pourquoi pas secher un cours pour dormir.
Enfin, c'était ce qu'il espérait. Il se leva, bailla, se cogna contre le rebord de son lit, marmonna un « putain fait chier », enfila un jean et un t-shirt, alla se laver les dents en vitesse, histoire de ne pas être en retard en cours, puisqu'ils commençaient à 8h05. Kurt attendait toujours le dernier moment pour se lever, oui pourquoi se lever à 7h quand on peut se lever à 8 ? Il ne fallait pas être con, non plus. Il s'achèterait un truc à manger entre deux cours. Bref, il était prêt à partir quand il trouva, scotché à la porte, un mot de Sorry. On lui avait parlé de lui. Qui était ce mec, ou cette fille, qu'importe, c'était la même chose, qui s'amusait à donner des missions aux gens ? De un c'était puéril, et de deux complètement con.
Il s'était infiltré dans la chambre pendant qu'il dormait. Flippant. Ou alors pendant qu'il était en ville, la nuit. C'était possible, Kurt n'était pas trop en état de remarquer les petits mots quand il était rentré. Mais bon, le résultat était le même. Il arracha le mot et sortit de la chambre en le lisant. Ca n'était pas bien compliqué, il s'était attendu à pire. Il n'avait qu'à verser de la vodka dans des pichets, une forte dose du moins, et le tour était joué. Et que lui arriverait-il s'il ne le faisait pas ? Kurt ne craignait rien ni personne, encore moins quelqu'un d'assez lâche pour ne pas signer en bonne et due forme les petits papiers qu'il glissait à chaque élève. Et dire que les gens avaient peur de lui ! Ils étaient vraiment cons.
« Et qu'est ce qu'il m'arrivera si j'le fais pas, Sorry ? »
Il avait dit ça à voix haute, parce que inconsciemment il sentait sa présence autour de lui. Et avait prononcé son nom d'un air moqueur. N'importe quoi. Il chiffonna le papier et le fourra dans sa poche, remettant ainsi à plus tard la question du « j'le fais, j'le fais pas ? »